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L'éthique et le sens moral, dans nos vies et "tout" ce qui nous entoure
12 avril 2019

L'éthique dans le monde de l'entreprise "Interview"

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Interview de Bruno Martinet, directeur général de sociétés d’immobilier dans les Hautes Alpes

 

La morale s’apprend‑elle ?

La morale n’est-elle qu’un ensemble de conventions ?

Peut-on s’accorder sur des vérités morales ?

 

Trois questions qui s’appliquent au monde de l’entreprise !

 

L’éthique est un concept très en vogue, à la signification peu précise. Pouvez-vous partager avec nous votre conception personnelle de l’éthique ?

 

Aujourd’hui nombreux sont ceux qui invoquent l’éthique sans vraiment savoir ce à quoi ils font référence. Pourtant, le concept d’éthique puise sa force dans sa capacité à servir de fondement, de base de décision, d’axe-directeur : il ne doit pas être flou mais clair et solide.

 

Pour moi, agir de manière éthique, c’est agir en engageant sa responsabilité, en assumant ses choix et leurs conséquences, en étant transparent sur ses actions, et en prenant en compte ses parties prenantes mais aussi l’intérêt général.

 

 

La notion d’éthique d’entreprise est assez nouvelle. Pourquoi, selon vous, l’entreprise doit-elle faire preuve d’éthique aujourd’hui ?

 

Il faut bien admettre que pendant longtemps, la question d’éthique en entreprise ne s’est même pas posée. Pendant des décennies, l’entreprise est restée perçue de manière très limitée : un organe producteur de richesses. Tant qu’elle remplissait cette fonction dans le cadre de la loi, on ne lui demandait pas plus.

 

Depuis, les choses ont changé.

 

La société nourrit de hautes exigences vis-à-vis de l’entreprise. Au même titre que tous les autres acteurs de la vie économique et sociale, l’entreprise, ou plutôt sa responsabilité, ne doit plus se cantonner à sa fonction première. L’entreprise doit désormais à avoir un impact positif dans tous les domaines qu’elle touche au travers de son activité.

 

Jamais autant qu’aujourd’hui avait-on exigé de la sphère politique qu’elle soit transparente et exemplaire en tout. Il en va de même pour le citoyen qui aujourd’hui doit être informé, responsable, civique, soucieux du bien-être collectif etc. L’entreprise ne fait pas figure d’exception : on lui demande de produire de la richesse, mais aussi de rendre le travail épanouissant, de participer à la protection de l’environnement, de respecter ses fournisseurs, ses clients, ses actionnaires, d’être proactive à travers des initiatives à vocation sociale, etc.

 

Si l’entreprise doit faire preuve d’éthique c’est tout simplement pour répondre aux attentes nouvelles de la société qui l’a investie d’une mission beaucoup plus vaste que la simple création de richesses. Attentes qui sont d’ailleurs souvent partagées par les nouveaux dirigeants d’entreprise, qui n’ont plus grand-chose en commun avec les « patrons » d’autrefois.

 

Pensez vous qu’un comportement éthique peut favoriser la performance au sein d’une entreprise ? Éthique et performance sont elles deux notions contradictoires ou inconciliables ?

 

C’est complètement le contraire aujourd’hui, et on a directement dans beaucoup d’entreprises essayé de concilier éthique et performance, car on s’est rendu compte que c’était un critère, justement de développement. Soit en terme de marketing et d’image, mais aussi en interne car on se rend bien compte que les nouvelles générations recherches aujourd’hui autre chose qu’un salaire au sein d’une société. Ils recherchent aussi une adhésion à des valeurs, mais aussi à un schéma type d’entreprise qui va de l’avant et qui a aussi un rôle d’acteur social, et on a donc bien compris que le management passait obligatoirement par le respect de l’éthique.

 

Quelle est la ligne directrice de la gestion pure ? Avec sa vision à court terme, est-ce qu’elle reconnaît l’intérêt de miser sur l’éthique pour plus de performance ?

 

De plus en plus, nôtre système légal, ou même de normalisation pousse les entreprise à aller vers une démarche éthique. On peut vous donner cette possibilité pour les entreprises qui respectent les règles en matière de prévention des accidents du travail, de ne pas être surcotées. Mais c’est aussi maintenant la nécessité pour une entreprise qui voudrait répondre à un appel d’offre public, de devoir être à jour de ses cotisations d’URSAF , ou de son règlement vis à vis de la prévention des accidents du travail, on a donc un gain économique direct par le respect d’une éthique dans l’entreprise

 

Comment se fait-il qu’on ai encore des scandales dans le monde de l’Entreprise alors que tout semble se diriger vers cette notion d’éthique ?

 

Parce que l’éthique d’une entreprise et ses valeurs, sont des notions collectives, si on prend les entreprises au cas par cas. La vrai question à se poser est : Comment reconnaître à une entreprise, une éthique et des valeurs ? Une entreprise immatérielle en quelques sorte, qui n’est rien de plus qu’un dossier dans le bureau d’un avocat. Et comment reconnaître à cette entité, une éthique. C’est donc une question de positionnement de l’entreprise, dans sa stratégie, notamment dans sa stratégie de recrutement, de détecter dès l’embauche de salariés, des personnes susceptibles de s’insérer dans une démarche éthique globale. Recrutement mais aussi formation puisqu’on ne peut pas demander aux gens de respecter des valeurs s’ils ne les connaissent pas .

 

 

Mais n’est-ce pas surtout pour faire leur promotion que les entreprises investissent dans des actions éthiques ? Il en va aussi de leurs propres intérêts…

 

Ah, le coup de « l’éthique, c’est cynique » un grand classique. Écoutez, si une entreprise investit en temps, en argent et en ressources pour la protection pour le bien commun, pourquoi lui tirer dessus à boulet rouge si elle utilise cette démarche comme argument marketing ?

 

Je pense qu’il faut se réjouir que notre écosystème soit suffisamment vertueux pour que les acteurs qui acceptent de jouer la carte du collectif et de la responsabilité soient récompensés. Pourquoi devraient-ils agir dans l’ombre ?

 

Si au contraire, l’éthique n’est qu’un prétexte, un cache-misère, alors là oui, bien entendu, c’est grave. Mais ce cas de figure serait vraiment un mauvais pari pour l’entreprise. Etre éthique, c’est d’abord faire preuve de transparence. Et les consommateurs sont passés maîtres dans l’art de dénoncer les entreprises qui trichent.

 

Au-delà de tout ça, je le vois bien en tant que présidente d’Ethic : les dirigeants ont un regain d‘intérêt pour ce type de sujet. Ce n’est pas une simple mode, mais une vraie évolution !

 

Pour vous, quel est le grand défi qui attend les entreprises françaises ?

 

Regagner la confiance des Français. En révélant des comportements choquants de la part de certains acteurs économiques, la crise a créé une grave fracture entre les Français et les entreprises.

 

Il est impératif d’assainir rapidement le climat actuel qui en résulte, cette défiance envers les dirigeants d’entreprise, la stigmatisation de ceux qui ont réussi… On ne peut se permettre de faire de l’entreprise un acteur isolé par manque de confiance : son rôle dans la vie économique et sociale est bien trop important.

 

Je dirai donc que le défi ultime pour les entreprises françaises aujourd’hui est de faire comprendre leur utilité et d’expliquer comment leurs activités participent à un progrès pour chacun.

 

Mais alors, comment faire ?

 

Les entreprises françaises doivent avant tout prouver qu’elles méritent qu’on leur fasse confiance. Pour cela, elles doivent surtout faire preuve d’un sens aigu du dialogue.

 

Avant, les clients voulaient surtout “du bon pour pas cher” et ne demandaient pour ainsi dire rien d’autre aux entreprises… Aujourd’hui, un consommateur s’intéresse aux conditions de travail des employés, au traitement réservé aux fournisseurs, aux initiatives menées par l’entreprise, etc. Il faut donc pouvoir leur répondre, et si possible, avec de bonnes réponses !

 

Les entreprises doivent montrer patte blanche et je m’en réjouis, car c’est une prise de conscience majeure. L’entreprise doit désormais s’imaginer comme une brique dans un ensemble complexe, et ne plus fonctionner en vase clos.

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L'éthique et le sens moral, dans nos vies et "tout" ce qui nous entoure
  • Ce Blog décrit les distinction possibles pouvant être faite entre, d'un côté, le monde de l'entreprise; qui tend de nos jours vers l'éthique du travail. Et de l'autre le contre exemple qui sera matérialisé par la Corée du Nord.
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